D9 : Das wunderbarliche Urtheil Gottes erscheinen am Bischoff Gregorio
Présentation
Édition : Peter Andersen
Description succincte
- Témoins : 3 éditions
- Sigles : D9-1 à D9-3
- Longueur totale des témoins : 47 pages
- Témoin publié et transcrit : D9-1
- Longueur du témoin publié : 1353 lignes etenviron 7840 mots (D9-1)
- Référence numérique : lignes de l’édition princeps D9-1
- Auteur : Martin von Cochem
- Lieu : Allemagne, probablement Günzburg
- Date : 1692
- Sources : L6, D6 et D8
Facsimilés
- D9-1 (Dillingen, Johann Caspar Bencard, 1692 ; Prague NK, 21 G 000028, p. 342a-358b)
- D9-2 (Dillingen, Johann Caspar Bencard, 1706 ; Eichstätt, 04/1 AÖ 1879, p. 291a-305b)
- D9-3 (Dillingen, veuve de Johann Caspar Bencard et consorts, 1732 ; Munich BSB, p. 291a-305b)
La neuvième et ultime version allemande de la légende du Bon Pécheur fait partie d’un recueil d’histoires en trois volumes publié par le capucin Martin de Cochem (1634-1712). Comme son nom l’indique, il était originaire de Cochem sur la Moselle. Il mena une vie itinérante et résida dans le monastère de Günzburg dans le diocèse d’Augsbourg entre 1689 et 1693. C’est durant cette période qu’il rédigea une nouvelle version de la légende, probablement à partir de trois sources imprimées, une en latin, les Gesta Romanorum (L6), et deux en allemand, le légendaire de Nuremberg (D6) et le plenarium de Lübeck (D6), probablement dans sa variante de Bâle (D7). Le grand-père du protagoniste s’appelle Marcus comme dans le Gesta Romanorum, mais il est seulement duc comme dans le légendaire. À la fin, Martin de Cochem s’en tient au plenarium en faisant de son héros un évêque, comme le titre l’indique : Das wunderbarliche Urtheil Gottes erscheinen am Bischoff Gregorio (Le miraculeux jugement de Dieu, manifesté sur l’évêque Grégoire).
Ce récit fut intégré dans la seconde édition du recueil intitulé Außerlesenes History-Buch (Sélection d’histoires). La première édition parut en trois volumes entre 1687 et 1692 avec un total de 261 histoires. Les deux premiers volumes ont chacun exactement 100 histoires. C’est aussi le cas dans la seconde édition, parue en au moins deux volumes entre 1692 et 1694. Nous n’avons pas réussi à localiser un exemplaire du dernier volume. Il est peut-être ou n’a jamais paru. Deux autres rééditions parurent en trois volumes respectivement entre 1706 et 1717, puis entre 1732 et 1752, donc à titre posthume, mais avec des remaniements effectués dès 1706 et affectant la légende du Bon Pécheur qui fait partie du premier volume. Malgré le nombre élevé de rééditions, l’Außerlesenes History-Buch ne fut pas un franc succès, car peu d’exemplaires sont conservés. Au total, nous avons seulement localisé un total de neuf exemplaires pour les trois volumes de 1692, 1706 et 1732.
L’adaptation de la légende du Bon Pécheur par Martin de Cochem a suscité peu de recherche et n’a connu aucune édition ou traduction moderne. Indirectement, il enregistra un succès tardif grâce à une adaptation anonyme parue vers 1800 à Cologne dans l’officine de Christian Everaert. Cette réécriture est structurée en 14 chapitres et s’intitule Eine schöne merkwürdige Historie des heiligen Bischofs Gregorii auf dem Stein genannt (Une belle et remarquable histoire sur le saint évêque Grégoire, surnommé du Rocher). Comme dans la version de 1692, Marcus est duc, mais son règne est maintenant daté et localisé. Il est en effet duc de Ferrare vers 1120 du temps de l’empereur Otton. Aucun des quatre empereurs ainsi nommés ne régna à cette époque. En 1839, Karl Simrock édita une nouvelle version de la légende sous le même titre que l’édition de Cologne mais relocalisa le duché du grand-père en Aquitaine et le replongea dans l’anonymat. Cette version s’inspire en fait avant tout du Gregorius de Hartmann. Elle est illustrée de 11 magnifiques gravures de Friedrich Wilhelm Gubitz (1786-1870). Simrock édita la légende une seconde fois vers 1865 dans un recueil de cinq récits qu’il disait, selon la couverture, avoir « recueillis et rétablis dans leur authenticité première » (gesammelt und in ihrer ursprünglichen Echtheit wiederhergestellt). Cette version est en réalité une fidèle transcription de l’édition de Cologne, sans division en chapitres et sans illustrations. La prose de Martin de Cochem fut donc lue assidument au cours du XIXe siècle. Ultérieurement, nous proposerons une analyse détaillée de son récit, en le confrontant notamment à ses sources.