CZ2 : Květoň

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Présentation

Édition : Peter Andersen

Collaboration : Hana Konvičková (traduction et relectures)

Description succincte

  • Témoins : 1 manuscrit (1848) et 1 édition (1929)
  • Longueur totale des témoins : 2 pages
  • Témoin publié et transcrit : édition de 1929
  • Longueur du témoin publié : 22 lignes et 236 mots
  • Référence numérique : ligne du témoin transcrit
  • Auteur : anonyme, peut-être Vojtěch Bohuslav Svoboda
  • Lieu : Bohème
  • Date : 1846
  • Source : peut-être D1

Facsimilés

  • CZ2 (Tille 1929 ; Lille, 010.539-66, p. 397)

Transcription normalisée (2025)

Traduction française (2025)

Structure

  • 7 paragraphes : 1 (épisodes 1-3), 4 (épisodes 19-20, 7, 10), 8 (épisode 16), 10 (épisodes 21-22), 14 (épisode 23), 16 (épisodes 13, 18), 20 (épisode 25)
  • 14 épisodes : 1 (1), 2 (2), 3 (2-3), 19 (4), 20 (4-5), 7 (5-6), 10 (6-7), 16 (8-9), 21 (10-11), 22 (11-13), 23 (14-15), 13 (16-18), 18 (18-19), 25 (20-22)

Discours direct

  • Aucun

CZ2-397 (1929) Lille, 010.539-66 (détail)

Papež Květoň, 1929, p. 397
Lille, Bibliothèque Universitaire, Sciences Humaines et Sociales, 010.539-66


Un second conte tchèque a été publié en 1929 par Václav Tille avec celui qui est indiscutablement un témoin de la légende du Bon Pécheur et que nous intitulons Papež Řehoř d’après l’édition princeps de 1926 (CZ1). Papež Řehoř suit de près la trame narrative de la légende traditionnelle en reprenant dans l’ordre 18 épisodes sur 25 et en conservant le nom du protagoniste sous une forme tchèque. Le second conte tchèque est nettement plus court, change le nom du protagoniste en Květoň, ne reprend que 14 épisodes sur 25 et les présente dans un autre ordre avec deux permutations : les épisodes 19 et 20 sont avancés, les épisodes 13 et 18 retardés. De plus, les parents de Květoň sortent de l’anonymat en recevant les noms de Lubeš et Zděna. Bien que plusieurs éléments concordent avec la légende traditionnelle, comme le double inceste et la clef jetée à la mer et retrouvée, rien ne prouve irréfutablement que ce second conte appartient à la légende du Bon Pécheur. Une différence majeure est la fusion du père et du fils. C’est ici Lubeš qui se retire dans un lieu désert après le premier inceste et non son fils plus tard. Par conséquent, le pape acquiert une autonomie dans la scène finale par rapport à la famille incestueuse. Il n’est plus un pénitent élu ayant obtenu l’absolution. Comme Lubeš est encore en vie à la fin, il accompagne sa sœur et son fils à Rome. Le conte s’achève sur un triple pardon après une triple confession et ce n’est pas explicitement le pape qui l’accorde. Le triple pardon est symbolisé par trois colombes qui s’envolent vers le ciel.

Le texte édité par Tille provient d’un manuscrit copié en février 1846 par un certain Vojtěch Bohuslav Svoboda. Il contient 18 contes numérotés de 20 à 37 et s’intitulé « Powěsti lidu českého » (‘contes du peuple tchèque’). La première partie du recueil était déjà perdue en 1929. L’histoire de Květoň est intitulée « Gregorius in saxo » (‘Grégoire sur le rocher’) par Tille qui la considérait comme une simple variante de Papež Řehoř. Nous optons pour le titre Květoň dans la mesure où le héros éponyme n’accède pas au Saint-Siège. En 1929, le manuscrit appartenait au Musée ethnographique de Tchécoslovaquie. Il n’a pas été possible de savoir s’il existe encore. Si le conte édité par Tille est réellement issu de la légende du Bon Pécheur, il est possible que Svoboda n’en soit pas seulement le copiste, mais aussi l’auteur. En 1846, la légende était disponible dans de nombreuses langues, notamment en allemand.

Dans la République tchèque, Květoň est plutôt un patronyme qu’un prénom. Il dérive du nom květ (‘fleur’) et correspond donc à Florian. Zděna est un prénom courant, Lubeš très rare.