F1 : La vie de saint Grégoire

Présentation

Édition : Peter Andersen

Collaboration : Pierre-Marie Joris et Ingrid Kasten

Description succincte

  • Témoins : 7 manuscrits
  • Sigles : F1-1 à F1-7 (F1-1 à F1-3 : rédaction A ; F1-4 à F1-7 : rédaction B)
  • Longueur totale des témoins : 306 pages
  • Témoins publiés et transcrits : F1-1 complété par F1-2 et F1-3
  • Longueur des témoins publiés : 2810 vers et 15695 mots (F1-1 complété par F1-2 et F1-3)
  • Référence numérique : 2810 vers de l’édition critique de F1-1 de Hendrik Bastiaan Sol (1977)
  • Auteur : anonyme
  • Lieu : France
  • Date : 1160/1180
  • Source : version originale inspirée de la Vie de saint Métron

Facsimilés

  • F1-1 (1225/1250 ; Tours, 927, fol. 109r-184v, autre sigle A1)
  • F1-2 (1250/1300 ; Paris BnF, Arsenal 3516, fol. 100vd-107vb, autre sigle A2)
  • F1-3 (1469 ; Paris BnF, Français 1545, fol. 121ra-136va, autre sigle A3, en noir et blanc)
  • F1-4 (1180/1220 ; Londres BL, Egerton 612, fol 75rb-96ra, autre sigle B1, encore indisponible en ligne)
  • F1-5 (1300/1400 ; Paris BnF, Arsenal 3527, fol. 155vb-169vb, autre sigle B2, encore indisponible en ligne)
  • F1-6 (1400/1420 ; Cambrai, 812, fol. 413ra-429vb, autre sigle B3, encore indisponible en ligne)
  • F1-7 (c. 1350 ; Londres BL, Add MS 47663, fol. 1ra-1va, autre sigle b, encore indisponible en ligne)

F-1-109r (c. 1240) Tours (détail)

La vie de saint Grégoire, F1-1/A1, 1225/1250, fol. 109r
Tours, 927


La première version de la légende du Bon Pécheur est connue grâce à sept témoins, six manuscrits à peu près complets et un fragment. Ces témoins représentent deux rédactions A et B identifiées et analysées en 1886 par Wilhelm Miehle à partir des cinq manuscrits qu’il connaissait. Il les dota des sigles A1 (F1-1), A2 (F1-2), A3 (F1-3), B1 (F1-4) et B2 (F1-5). Dans son édition de 1933, Gerta Telger ajouta un nouveau témoin à ce corpus, B3 (F1-6). Le fragment ne fut découvert et édité qu’en 1957 par Mario Roques. C’est Hendrik Bastiaan Sol qui le dota du sigle b (F1-7) dans son édition de 1977. Il appartient à la rédaction B. Il n’est pas établi laquelle des deux rédactions reflète le mieux l’original. Le texte a été publié dans son intégralité quatre fois, en 1857 par Victor Luzarche (1805-1869) d’après A1, complété de 74 vers de B2, en 1933 par Gerta Telger dans une thèse de Münster d’après B1 complété d’un vers de B2 et d’un vers de B3, en 1977 par Hendrik Bastiaan Sol (1920-1998) avec des transcriptions intégrales des six manuscrits et en 1993 par Eugenio Burgio d’après B2 complété ponctuellement d’autres manuscrits. Les trois premiers sigles de notre projet relèvent de la rédaction A, les quatre derniers de la rédaction B. Nous conservons par ailleurs les sigles traditionnels qui se sont imposés dans la recherche.

L’édition princeps publiée de Victor Luzarche, maire de Tours de 1848 à 1849, repose essentiellement sur A1 qui comporte une grande lacune après le feuillet 180 et une petite à la fin, après le feuillet 184, en raison de feuillets perdus. La grande lacune correspond à la perte de deux feuillets, soit exactement 72 vers puisque toutes les pages de ce manuscrit ont exactement 18 vers. Ce témoin conserve 2736 vers répartis sur 152 pages. Dans l’édition princeps, Luzarche compléta A1 par 74 vers de B2. Il combla la grande lacune par 64 vers (B2 2280-2343) et la fin par les dix derniers vers (B2 2479-2488) et parvint ainsi à 2810 vers sans les doter d’une numérotation. Son édition est dépourvue de notes et ne signale pas explicitement les trois changements de témoin. En 1977, Hendrik Bastiaan Sol publia synoptiquement l’intégralité des témoins sauf le fragment et pourvut chacun des six manuscrits transcrits d’une numérotation séparée (A1 1-2736, A2 1-2692, A3 1-2724, B1 1-2076, B2 1-2488, B3 1-2375). A1 est le témoin le plus long malgré la lacune. B2. Le témoin le plus long de la rédaction B, B2, a 9 % de vers en moins par rapport à A1. Parallèlement aux six manuscrits transcrits diplomatiquement, Sol proposa des éditions critiques des deux rédactions. Son édition critique de la rédaction A compte 2812 vers grâce à trois emprunts. La transcription d’A1 est en italiques, les emprunts en romains. Après A1 1498, Sol insère deux vers (A2 1429-1430), 70 vers dans la grande lacune (A2 2473-2542) et quatre vers à la fin (A3 2721-2724). Les 76 vers supplémentaires sont insérés sans numérotation. Pour sa traduction allemande de 1991, Ingrid Kasten se fonda sur l’édition critique de la rédaction A, mais ne traduisit que 2810 des 2812 vers en faisant abstraction de la première insertion qui n’est attestée que par A2. Sa traduction compte donc 2810 vers qu’elle numérote jusqu’à 2740 en incluant les 4 vers de A3. En revanche, elle numérota séparément les 70 vers insérés dans la grande lacune à partir d’A2. Les deux dernières insertions de Sol sont attestées par chacun des deux autres témoins de la rédaction A, avec presque les mêmes vers et les mêmes rimes (A2 2473-2542 = A3 2512-2276, 2279-2583 ; A2 2687-2690 = A3 2721-2724). Dans la grande lacune d’A1, A3 compte 72 vers contre seulement 70 dans A2. Les deux vers supplémentaires (A3 2577-2578) devaient donc se trouver initialement dans A1. L’édition critique d’A1 aurait donc pu avoir 2814 vers. Notre projet ne vise ni à reconstituer une hypothétique version originale ni à ajouter de la confusion à la situation éditoriale et s’aligne donc globalement sur l’édition critique d’A1 par Sol, sauf pour la première insertion attestée par un seul témoin contrairement aux deux autres. Notre texte compte ainsi 2810 vers que nous numérotons de manière continue pour faciliter les citations et références. Notre numérotation ne diverge qu’à partir de 2593 de celle de Sol et Kasten.

Sol intitule le texte La vie du pape saint Grégoire, Burgio La vie de saint Grégoire en reprenant une proposition de Mario Roques. Nous adoptons ce dernier titre en raison de sa brièveté. Une présentation plus détaillée du texte sera proposée ultérieurement, avec un commentaire des nombreuses différences entre les deux rédactions. La question des sources d’inspiration du poète français sera également discutée. Il est avéré qu’il s’est servi d’une version de la Vie de saint Métron pour le motif de la clef retrouvée (Mölk 1987). Le reste du récit paraît en revanche jaillir de son imagination. Nous considérons donc ce premier texte français comme la version originale de la légende et toutes les autres versions comme des textes secondaires dérivant directement ou indirectement de cette œuvre anonyme.