PL : Przykład o dziwnym zrządzeniu boskim i o poczęciu świętego Grzegorza

Présentation

Édition : Peter Andersen

Collaboration : Audrey Kichelewski

Description succincte

  • Témoins : 11 éditions anciennes (1543-1786)
  • Sigles : PL-1 à PL-11
  • Longueur totale des témoins : 194 pages
  • Témoin transcrit : PL-1
  • Longueur du témoin transcrit : 551 lignes et environ 3938 mots (PL-1)
  • Référence numérique : lignes de PL-1
  • Auteur : anonyme
  • Lieu : Pologne
  • Date : 1530/1540, probablement Jan z Koszyczek
  • Source : L6-30, L6-35, L6-42 ou L6-46

Description succincte

  • PL-1 (Cracovie, Matthias Scharffenberg, 1543 ; Munich BSB, Rar. 823, fol. 30v-41r)
  • PL-2 (Cracovie, Nicolas Scharffenberg, 1566 ; Cracovie BJ, BJ St. Dr. Cim. 886, fol. 30v-41r)
  • PL-3 ([Sans lieu, sans éditeur, sans date (1600/1700)] ; Cracovie BJ, BJ St. Dr. 585153 I, fol. [21]/C5v-[29]/D5r)
  • PL-4 (Cracovie, [sans éditeur], 1726 ; Varsovie BIB, XVIII.1.500, fol. [19]/C3v-[26]/D2r)
  • PL-5 (Cracovie, [sans éditeur], 1738 ; Wrocław ZN, XVIII-8932, fol. [19]/C3v-[26]/D2r)
  • PL-6 (Lviv, [sans éditeur], 1752 ; Cracovie BJ, BJ St. Dr. 586048 I, fol. [23]/C7v-[32]/D8r)
  • PL-7 (Lviv, [sans éditeur], 1752 ; Wrocław ZN, XVIII 23454-II, fol. [23]/C7v-[32]/D8r)
  • PL-8 (Cracovie, Michał Józef Antoni Dyaszewski, 1753 ; Cracovie BJ, BJ St. Dr. 113967 I, fol. [19]/C3v-[26]/D2r)
  • PL-9 (Cracovie, Stanisław Stachowicz, 1773 ; Lublin KUL, XVIII, 752, fol. [21]/C5r-[29]/D5r)
  • PL-10 (Lviv, Kaziemierz Szlichtyn, 1776 ; Varsovie BIB, XVIII.1.557, fol. [22]/C6v-[30]/D6v)
  • PL-11 ([Sans lieu, sans éditeur], 1786 ; Varsovie BN, SD XVIII.1.5648 adl., fol. [30]/D6r-[40]/E8v)

PL-1-01r (1543) Munich BSB

Przykład o dziwnym zrządzeniu boskim i o poczęciu świętego Grzegorza, PL-1, 1543, fol. 30v
Munich BSB, Rar. 823

La version polonaise de la légende du Bon Pécheur constitue le cinquième chapitre de la traduction polonaise des Gesta Romanorum. Nous avons recensé 19 exemplaires de ce recueil représentant onze éditions différentes parues entre 1543 et 1786, six à Cracovie, trois à Lviv et deux sans lieu. Quatre autres éditions parues en 1540, 1553, 1663 et 1697, deux à Cracovie et deux sans lieu, sont probablement perdues. La popularité du recueil s’étala donc sur au moins 246 années. Comme le récit du Bon Pécheur est inclus dans les onze éditions répertoriées, il faisait probablement partie des quatre éditions perdues aussi. Sa longévité dépasse celle de son modèle latin, car même en tenant compte des manuscrits le récit inséré dans la version continentale des Gesta Romanorum ne fut copié et édité que pendant 213 années, soit entre le manuscrit d’Innsbruck (1342) et la dernière édition (1555). Des 31 versions de la légende du Bon Pécheur, seule celle de Hartmann jouit d’une popularité plus durable que le texte imprimé à Cracovie et à Lviv. Celui-ci dépend de l’une des quatre dernières éditions de Venise parues entre 1512 et 1527 (L6-30, L6-35, L6-42, L6-46), car il appelle le grand-père du protagoniste « Parkus ». La corruption caractéristique du nom latin « Marcus » en « Parcus » survint en 1512 à Venise sans affecter d’autres éditions que celles de cette ville.

Aucun manuscrit de la traduction polonaise des Gesta Romanorum n’est conservée et l’édition princeps du recueil est perdue. Elle parut en 1540 à Cracovie dans l’officine de Mathias Scharffenberg qui publia aussi l’édition de 1543. Celle-ci commence par un message de cet imprimeur à son lecteur et ce message est signé en 1540 à Cracovie. Il s’agit très vraisemblablement d’une reprise de l’édition princeps. Mathias Scharfffenberg était actif à Cracovie de 1527 à 1547 où il continua l’imprimerie de Markus Scharffenberg, probablement son père, actif de 1515 à 1529. En 1529, Mathias Scharfffenberg édita les vies de saint Alexis et saint Eustache, traduites en polonais des Gesta Romanorum, peut-être d’après la même édition que celle qui servit de modèle au recueil publié en 1540. L’édition de 1543 réimprime les deux chapitres de 1529 en y ajoutant 38 autres. Les 40 chapitres proviennent tous des Gesta Romanorum, mais seulement 39 directement de la version latine. Le chapitre sur Apollonius de Tyr fut traduit en polonais d’un manuscrit tchèque proche de l’édition tchèque de 1605. Ce chapitre présente de nombreux bohémismes et se caractérise par les mêmes divergences que la traduction tchèque de cette histoire, conservée dans quatre manuscrits et un fragment, puis des éditions à partir de 1605 (Siatkowski 1986, p. xvi-xvii). Avec 44 pages (fol. 6v-28r) sur 266 dans l’édition de 1543, ce chapitre est de très loin le plus long du recueil.

Les 40 chapitres sont dépourvus de numérotation dans l’édition de 1543 et réimprimés dans le même ordre dans les éditions suivantes. Voici la liste des chapitres avec leurs équivalences dans l’édition d’Oesterley entre parenthèses : 1 (8), 2 (5), 3 (153), 4 (80), 5 (81), 6 (59), 7 (57), 8 (56), 9 (102), 10 (103), 11 (120), 12 (119), 13 (124), 14 (126), 15 (128), 16 (172), 17 (171), 18 (127), 19 (74), 20 (136), 21 (143), 22 (76), 23 (106), 24 (58), 25 (47), 26 (45), 27 (63), 28 (66), 29 (69), 30 (68), 31 (70), 32 (72), 33 (73), 34 (18), 35 (104), 36 (108), 37 (14), 38 (15), 39 (110), 40 (20). Le traducteur sélectionna moins d’un quart de la Vulgate qui compte 181 chapitres. Le récit du Bon Pécheur traduit le texte latin assez fidèlement. Au cours des 246 ans de sa diffusion, le recueil polonais a connu deux réductions, la suppression du chapitre 37 (14) entre 1566 et la fin du XVIIe siècle, puis celle de dix chapitres en 1752 : 8 (56), 9 (102), 11 (120), 13 (124), 14 (126), 19 (74), 22 (76), 29 (69), 36 (108).

En 1907, Alexander Brückner émit l’hypothèse que le traducteur anonyme était Jan z Koszyczek (v. 1488-1546), originaire de Koszyce près de Cracovie et actif comme traducteur de textes religieux et moraux entre 1520 et 1531. Brückner s’appuya sur l’avant-propos de l’imprimeur selon qui le recueil fut compilé par Jan z Koszyczek (fol. 1v). Cette hypothèse a rencontré un écho très favorable. Il faut toutefois noter que six vers ornant le titre (fol. 1r : « Jan S. ») et quatre vers précédant le colophon (fol. 135v : « S. J. ») sont de Jan Sandecki-Malecki (1482-1567), originaire de Nowy Sącz et actif comme traducteur et éditeur à peu près à la même période. Il est possible que les deux Polonais aient collaboré (Siatkowski 1968, p. xii-xiii).

Cette version polonaise des Gesta Romanorum resta cantonnée aux villes de Cracovie et Lviv à en juger d’après les lieux d’édition connus, mais dépassa les frontières de la Pologne grâce à une traduction russe réalisée au début du XVIIe siècle, diffusée abondamment sous la forme de manuscrits et imprimée seulement en 1860. Tombé lui-même dans l’oubli dès la fin du XVIIIe siècle, le recueil polonais n’a connu que deux rééditions modernes. Il fut d’abord réédité en 1894 par Jan Bystroń d’après une édition non datée du XVIIe siècle, la plus ancienne connue alors (PL-3), puis en 1986 par Jan Siatkowski d’après l’édition de 1543 (PL-1). Le récit du Bon Pécheur n’a suscité aucune étude spécifique. Nous conservons pour le moment le long titre qu’il porte dans l’édition de 1543 et qui est une traduction littérale de celui des éditions latines : Przykład o dziwnym zrządzeniu boskim i o poczęciu świętego Grzegorza (Histoire exemplaire de l’étrange disposition divine et de la conception de saint Grégoire). Une présentation plus complète sera proposée ultérieurement.