207. Georges Brydges Rodney, 1^er Baron Rodney est né en 1718 à Walton-sur-la-Tamise, est une figure majeure de la Royal Navy au XVIII^e siècle. Il y entre en 1732, obtient le grade de lieutenant en 1739. Son premier fait d’arme reconnu est sa participation à la victoire anglaise au large du Cap-Finisterre en 1747. Pendant la guerre de Sept Ans, Rodney prend part à l’expédition contre Rochefort en 1757, puis au siège de Louisbourg. En raison de ses actions devant Le Havre puis dans les Antilles, il est fait vice-amiral à la fin de la guerre en 1763. Endetté, Rodney est forcé de s’installer à Paris. Il est notamment en relation avec le maréchal de Biron qui rembourse ses dettes et lui permet de rentrer en Angleterre. Au déclenchement des hostilités contre la France en 1778, Rodney est envoyé dans les Antilles à la tête d’une escadre. Il livre plusieurs combats indécis au comte de Guichen, puis prend l’Île de Saint-Eustache à la Hollande sans déclaration de guerre, il préside à un pillage en règle de cette île. Après un passage temporaire en Angleterre, il revient à sa poste en janvier 1782. Il rencontre la puissante flotte de l’amiral de Grasse près de l’île des Saintes le 12 avril 1782. L’affrontement est un désastre pour la flotte française, censée être le fer de lance d’une attaque contre la Jamaïque. Rodney fait prisonnier de Grasse et remporte là sa plus grande victoire. Il y déploie d’ailleurs une tactique nouvelle, utilisée plus tard par l’amiral Nelson à Trafalgar, qui consiste à briser la ligne de l’adversaire. Honoré par le Parlement de Londres à son retour en juin 1782 par un deuxième titre de baron, il ne joue plus ensuite de rôle majeur. Rodney meurt le 24 mai 1792.

208. Il s’agit de la bataille des Saintes. L’insertion de ce tableau à cet endroit n’est pas très logique, puisque cette bataille a lieu 6 mois après la capitulation de Yorktown que Flohr décrit à cet endroit de son manuscrit. L’hypothèse la plus plausible est qu’il ait confondu la bataille de la baie de Chesapeake du 5 septembre 1781 et la bataille des Saintes, pourtant datée correctement dans la présentation de ce tableau au 9-12 avril 1782. Puisqu’il ne fournit pas de documentation pour la première, Flohr comble peut-être ce « vide » grâce à ce tableau d’une bataille qu’il ne relate pourtant pas.