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vers Bätgards-Tawern, une auberge dans une belle contrée où nous ne rencontrâmes pas une habitation de toute la journée. Dès que nous eûmes monté le camp on ne voyait plus que le ciel et la foule, et l’on pouvait se demander d’où venaient tous ces gens ; là le général fit de nouveau organiser un bal. Le 21, nous reprîmes la route, 9 miles jusqu’à Honds-Tawern, une auberge.

Bätgards-Tawern ein Wirthshauß in einer schönen Gegend alda traffen wir den gantzen [Tag ?] durch kein Hauß an. Sobald wir das Lager geschlagen hatten sahe man nichts mehr als Himmel und Volck daß es zum Erstaunen ware wo die Leute herkamen alda wurde wiedrum ein Baal vom General an-gestellet. Den 21ten brachen wir wiedrum alda auf 9 Meillen biß Honds-Tawern ein Wirthshauß.

Le 22, nous repartîmes pour 12 miles jusqu’à Werb-Plain, un beau domaine dans une belle et agréable région ; le même jour nous passâmes par Liks-Kiel, une petite ville ; nous avions une journée de repos à Werb-Plain.

Den 22ten brachen wir alda wiedrum auf 12 Meillen biß Werb-Plain ein schöner Schändelmans-Hoff in einer schönen und angenehmen Gegend selbigen Tag passierten wir Liks-Kiel ein kleines Städtgen wir hatten alda Rastag zu Werb-Plain.

Le 24 après midi, nous levâmes le camp et passâmes le Fleuve du Nord près de Königs-Fery près du Fort Lafayette[123]. Ce fleuve est large de 2 miles anglais et remonte jusqu’au Canada. Nous montâmes le camp de l’autre côté du fleuve et transportâmes tout les équipements de l’autre côté.

Den 24ten nach Mittag brachen wir auf und passierten den Nord-Fluß bey der Königs-Fery nahe bey dem Fort Laffayete dieser Fluß ist 2 engellische Meillen breit und ziehet sich biß in Canada. Über dem Fluße auf der andern Seite schlugen wir unser Lager und schaffeten die Equipage auch hinüber.

Le 25, nous repartîmes pour 18 miles jusqu’à Saffrantz, une petite ville dans une région agréable où chacun se serait plu à rester. Il est vrai que dans cette région on est aise de trouver des hommes, car on n’en a pas rencontré beaucoup ; quand on entrait dans une maison, la première chose était qu’ils demandaient si l’on ne voulait pas rester chez eux, ils voulaient vous cacher jusqu’au

Den 25ten brachen wir alda auf 18 Meillen biß Suffrantz ein Städtgen in einer angenehmen Gegend wo es jedermann gefiehle zu bleiben. Auch seynd in selbiger Gegend die Mans- Leute sehr angenehm weil man gar nicht viel angetroffen hat, wann mann alda in ein Hauß gekommen ist ware das erste daß sie fragten ob man nicht wolte bey ihnen bleiben sie wolten ihn verstecken biß die

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Strasbourg, Médiathèque André Malraux, ms f 15, p. 57.

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 Notes

123. Ce fort ne s’appelait pas Fort Lafayette à ce moment, comme l’indique Closen dans son journal écrit dans les année 1820 : « The crossing of the North River at King’s Ferry is protected by two forts, one of wich, on the right bank, was named Stony Point, and the other, on the left bank, Verplank’s Point. The latter is notable for the peculiarity of the defenses that M. de Gouvion constructed there. (This fort has since been renamed Fort Lafayette.) ». (« Le passage de la Rivière du Nord à King’s Ferry est protégé par deux forts, dont l’un, sur la rive droite, a été nommé Stony Point, et l’autre, sur la rive gauche, Verplank’s Point. Ce dernier est connu pour la singularité des fortifications dont Monsieur de Gouvion l’a doté. (Ce fort a depuis été renommé Fort Lafayette) ») : Acomb (Evelyn) (éd.), The Revolutionnary Journal of Baron Ludwig von Closen 1780-1783, University of North Carolina Press, Chapel Hill, 1958, p 105. Ce fort a donc été renommé à une date ultérieure, probablement juste après la fin du conflit en l’honneur du jeune marquis. Cela prouve néanmoins que Flohr a consulté une carte, actualisée, postérieurement à sa présence sur les lieux.