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ce qui était dû à une inadvertance de notre piquet et des sentinelles. Ils prirent une de nos redoutes, armée de 12 canons de 16, qu’ils enclouèrent tous afin qu’ils fussent inutilisables[180]. Mais ils ne purent progresser au-delà de cette redoute. Les ouvriers-mineurs qui s’y trouvaient, s’enfuirent, parce qu’ils n’avaient d’autres armes que leurs outils, avec quoi ils ne pouvaient se défendre. Dès que les canons furent encloués, ils s’en retournèrent.

welches eine Übersehung ware von unsren Piquetern und Wachten. Sie haben uns eine Schantz erobert mit 12 Canonen von 16ter, welche sie alle vernagelten, daß sie nicht mehr brauchbar waren. Weiters aber kon-ten sie nicht kommen als in diese Schantze, die Arbei-ter, die darinen waren, seyn davon geloffen, weil sie kein ander Gewehr hatten als ihr Arbeits-Ge-scher, damit konten sie sich nicht wehren. Sobald die Canonen vernagelt waren, gingen sie wiedrum zurück.

D’un côté, il n’y avait pas à s’étonner de l’inadvertance aussi bien des ouvriers-mineurs que du piquet, parce que tous étaient fatigués et avaient grand sommeil. Pendant ce siège, le soldat ne regagnait la tente pour dormir, que toutes les 6e et 7e nuits. Aujourd’hui le voici de garde, le lendemain de piquet, du piquet il se rendait aux travaux de sape, de là il regagnait aussitôt, le jour suivant, son poste de garde. De sorte qu’il ne pouvait dormir sous tente que les 6e et 7e nuits[181]. Le matin de ce jour-là, le général anglais envoya un aide de camp, un carré d’étoffe accroché à l’épée. Dès qu’on l’aperçut, on cessa le feu. Il apportait une lettre qui disait ceci :

Einestheils ware es sich nicht zu verwundren über diese Übersehung, dann diejenige so wohl die Arbeiter als Piqueter, weil jederman müth und voller Schlaff ware. Bey dieser Belagerung ist der Soldat nur alle 6. und 7. Nachten in die Zelt gekommen zu schlaffen. Heut auf der Wacht, den andren Tag ab und aufs Piquet, vom Piquet auf die Arbeit, von der Arbeit ab und gleich wieder drauf, den andern Tag, auf die Wacht. Also hatte es sich zugetroffen den 6ten und 7ten Tag eine Nacht in der Zelt zu schlaffen. Den nemlichen Tag morgens schickte der englische General einen Adjudant mit einem Tuch am Degen hangen. Sobald man ihn sahe, wurde gleich Still-stand gemacht. Er brachte einen Brüff in welchem also enthalten ware:

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https://gallica.bnf.fr/iiif/ark:/12148/btv1b10110846m/f51/pct:50,0,100,100/,700/0/native.jpg

Strasbourg, Médiathèque André Malraux, ms f 15, p. 101.

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 Notes

180. L’enclouage des canons était une opération de sabotage qui consistait à enfoncer un clou dans la lumière des canons (le trou de mise à feu). Un canon encloué ne pouvait plus servir.
181. Les soldats dormaient plus souvent qu’une fois par semaine. Cependant leur journée de repos n’était probablement qu’hebdomadaire.