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Toute la journée on faisait des « paré à virer », une opération destinée à se mettre sous le vent. Ce jour-là nous répétions plus de 30 fois cette opération, qu’en langue allemande on appelle demi-tour à droite, afin de mettre le vent à profit et d’atteindre le but. Mais à chaque fois nous fûmes repoussés par le vent. Comme cela signifiait que nous ne savions pas quand nous arriverions, on nous coupa les vivres et l’eau ! Nous n’eûmes par jour plus qu’un quart de litre d’eau, si bien que le vin était alors moins cher que l’eau sur notre navire.

Wir machten den gantzen Tag Paravierée welches vor den Wind zu gewinnen ist. Wir machten selbigen Tag über 30 Mahl Paravierré nemlich auf deutsche Sprache zu sagen Rechts-umkehrt um den Wind wiedrum zu fassen und das Ziel zu erreigen. Wir wurden aber stets wiedrum vom Wind zurückgetrieben. Weil es jetzt ein Zeichen ware daß wir nicht wußten wann wir ankommen konten wurde uns die Lebensmittel und Wasser abgebrochen ! So daß wir des Tags nur einen halben Schoppen Wasser bekamen und würcklich damahlen auf unsrem Schiff der Wein wohl feiller als das Wasser ware.

Le 2 février, le vent était assez bon, toute la journée nous faisions encore des « paré à virer », les autres navires qui avaient pris le cap de Porto-Cabello, nous les avions perdus de vue, car le vent est toujours meilleur pour aller vers Porto-Cabello que pour aller vers Curaçao. En plus, comme cela a été dit précédemment, notre navire était mauvais, cassé à bien des endroits, menaçant ruine etc. Nous ne pouvions pas forcer sur le gouvernail, parce qu’il était entièrement cassé et n’était plus qu’un équipement de fortune, alors que c’est une pièce maîtresse pour la navigation. Quand nous pouvions tirer quelque avantage du vent pendant la journée, la nuit réduisait cet avantage à néant. Si bien qu’étant près de la côte, l’ayant vue toute la journée et le soir encore, et y ayant trouvé des repères, nous n’en voyions plus rien le lendemain matin.

Den 2ten Hornung ware der Wind etwas gut, wir machten den gantzen Tag wiedrum Parravieré, die andren Schiffe hatten sich alle verlohren welche ihren Weg nach Porto-Bello genommen hatten, denn der Wind ist allezeit etwas besser nach Porto-Bello als nach Ciracau. Auch ware unser Schiff wie schon zuvor gesacht, schlecht und zerbrochen an allen Orten, baufällig etc. Das Ruder konten wir gar nicht vorsieren, weilen es ganz zerbrochen und nur noch zur Noth brauchbahr ware, indem dieses Stück das vornehste ist bey der Seefahrt. Wann wir den Tag durch etwas Wind gewonnen hatten, wurde es die Nacht wiedrum verspielt. So, daß wann wir nahe am Land waren, hatten wir den anderen Morgen nichts mehr davon gesehen, weillen wir es den Tag durch und des Abendts am Land` marquirt und in Augenschein genommen.

Le 2 février vers midi, jour de la

Gegen Mittag den 2ten Hornung just auf den

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Licht

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Strasbourg, Médiathèque André Malraux, ms f 15, p. 232.

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