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d’ancres et de cordages etc. D’autres encore contiennent toutes sortes de vivres et autres produits nécessaires à la navigation en mer.

Ancker und Stricke angefüllet etc. Wiedrum seynd dergleichen auch mit lauder Lebensmittel angelegt und dergleichen Unter-haltungen zur Seefahrt eingerichtet.

Le 18 au soir, certains régiments se mirent déjà à débarquer et passèrent devant le conseil de révision lors du débarquement, mais ils furent cantonnés dans la ville de Brest en attendant qu’ils aient aussi débarqué leurs équipements et rendu dans les magasins les matériels militaires en leur possession.

Den 18ten abends fingen schon einige Regimenter an auszu-schiffen und zu gleicher Zeit auch die Mustrung passierten im Aussteigen, die wurden aber in der Stadt Prest einquartirt um ihre Regiments-Effecten auch auszuladen desgleichen auch alle gehabte Feldzeuge in die Magaziner einzuliffren und abzuhändigen.

Le 19 au matin, nous, le régiment de Deux-Ponts, nous mîmes à débarquer, ce qui nous remplit tous d’une joie sans pareille. Nous quittâmes notre navire, Le Neptune, vers 8 heures et demie dans des chaloupes, mais cela dura jusqu’à midi avant que nous ne touchions terre, parce qu’il y avait trop d’embarcations et les unes gênaient les autres. Dès que nous fûmes à terre on nous cantonna chez les habitants de la ville de Brest et là nous eûmes un jour de repos[375].

Den 19ten morgens fingen wir, das Hochl[öbliche] Regiment von Zweybrücken, an auszuschiffen welches eine absonderliche Freude unter uns machte. Wir gingen von unsrem Schiffe mit Namens la Naptun gegen 8 Uhr und ein halb zu Schalluppe, welches aber tauerte biß gegen Mittag ob wir aufs Lande kamen, weil dergleichen Verrichtungen zu viel waren daß einige vor den andren verhindert waren. Sobald wir auf dem Lande waren, wurden wir gleich in die Stadt Prest einquartirt zu den Bürgern und hatten Rastag alda.

Le matin du 20, le général et le commissaire nous passèrent en revue

Den 20ten passierten wir vormittag die General- und Comissaire-Mustrung alda

[réclame]

auf

https://gallica.bnf.fr/iiif/ark:/12148/btv1b10110846m/f155/pct:0,0,50,100/,700/0/native.jpg

Strasbourg, Médiathèque André Malraux, ms f 15, p. 308.

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 Notes

375. L’encasernement n’était pas encore généralisé à la fin du XVIIIe siècle. Si le siècle des Lumières avait vu la construction de granges et de casernes dans de nombreuses villes du royaume, ces logements, trop peu nombreux faute d’argent, ne pouvaient suffire à une armée entière. Il fallait donc avoir recours au logement chez l’habitant, ce qui pouvait s’avérer très risqué, la soldatesque usant parfois de ses armes pour ponctionner les logeurs. L’ordonnance du 1er mars 1768 prescrivait ainsi le numérotage des maisons dans toutes les villes du royaume, afin de faciliter la répartition des troupes. Enfin, le logement chez l’habitant pouvait être un moyen de contrôler les populations civiles ; il était au fondement des dragonnades.