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que nous avancions assez bien, faisant 9 nœuds à la minute d’après la carte marine etc.[290].

wiedrum zimmlich voran kamen, wir machten alsdan 9 Knöpfe in einer Minute nach der See-Karte etc.

Le 4 vers midi, l’horizon était lumineux et clair, le temps agréable, le vent venait d’est et le froid n’était plus si grand.

Den 4ten gegen Mittag zeigte sich das Horizont hell und klahr mit einem lieblichen Wetter und Wind von östlicher Seite die Kält ware auch nicht mehr so groß.

Le 5, du bon vent, qui nous fit avancer assez rapidement vers les Indes occidentales.

Den 5ten, guten Wind daß wir zimmlich starck nach West-Indien zu avansierten.

Le 6, nous avions toujours du bon vent d’est.

Den 6ten behielten wir noch guten Wind von östlicher Seite.

Le 7, l’horizon était de nouveau un peu brumeux, mais le vent était encore assez bon. Nous étions maintenant à la hauteur de Charleston, ou Karlstatt en Caroline du Sud, et avions presque atteint les pays chauds, et la mer n’était plus aussi forte.

Den 7ten zeigte sich der Horizont wiedrum etwas neblicht, der Wind aber noch zimmlich gut. Wir kamen jetzt in die Höhe von Carlstawn, oder Carlsstatt in Sud-Carolina und hatten das warme Land schon zimmlich erreiget, das Meer ware auch nicht mehr so wild.

Le 8, nous passions à hauteur de l’Île Bermude etc.[291].

Den 8ten laffierten wir die Insel Bermuth etc.

Le 9, nous arrivions à la hauteur de la Floride occidentale, St. Augustin et Savannah[292] etc.

Den 9ten kamen wir in die Höhe von West- Florida, St. Augustin und Savanah etc.

Le 10, nous avions du temps un peu désagréable, mais avec un horizon lumineux et clair.

Den 10ten bekamen wir etwas unangenehm Wetter der Horizon aber hell und klahr dabey.

Le 11, nous avions de nouveau du bon vent du nord, l’horizon était lumineux et clair, nous faisions 7 nœuds à la minute d’après la carte.

Den 11ten wiedrum guten Wind von nördlicher Seite, der Horizon hell und klahr, wir machten 7 Knöpfe in der Minute nach der Karte gerechnet.

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den

https://gallica.bnf.fr/iiif/ark:/12148/btv1b10110846m/f111/pct:0,0,50,100/,700/0/native.jpg

Strasbourg, Médiathèque André Malraux, ms f 15, p. 220.

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 Notes

290. Il est peu probable que Flohr ait disposé d’une carte marine qu’il aurait consultée au moment de la rédaction. C’est vraisemblablement plutôt la trace d’une indication qui lui a été donnée de vive voix sur le bateau. Apparues au cours du XIIIe siècle dans les ports de la Méditerranée occidentale (Majorque, Gênes, Venise, etc.), les cartes dites « portulans » représentent à petites échelles les côtes et les îles, les ports et les havres. Cependant, ce n’est qu’à partir du XVIe siècle que les hommes de mer ont commencé à en faire un usage régulier.
291. Cf. Choffard (Pierre-Philippe), Carte des Isles Bermudes ou de Sommer, extrait de Bellin (Jacques-Nicolas), Description géographique des Isles Antilles possédées par les Anglois, Paris, Didot, 1758, t. 1, n° 48 [reproduction en ligne - Gallica].
292. Mentionner ici la Floride Occidentale n’a pas vraiment de sens. Voguant à travers l’Atlantique, peu après les Bermudes, c’est à la hauteur de la Floride orientale que devrait arriver l’Isle-de-France. D’ailleurs, Savannah est la ville la plus au nord (en Géorgie), suivie de Saint-Augustin en Floride plus au sud. Floride de l’Ouest et Floride de l’Est sont deux territoires adjacents qui, à l’époque, étaient loyaux à la Couronne britannique (pris à l’Espagne par la Grande-Bretagne en 1763).