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Mais quand un soldat avait de nouvelles chaussures ou de nouveaux bas, ou d’autres effets qu’il n’avait pas encore portés, cela fut considéré comme marchandise et lui fut pris. Quand tout fut fini nous pouvions de nouveau remballer notre équipement. Puis on nous attribua un endroit pour dormir et pour nous tenir pendant la journée jusqu’à notre arrivée sur l’île de Jamaïque, où nous fûmes faits prisonniers et où nous eûmes encore bien d’autres camarades[362].

Wann aber ein Soldat neue Schuh oder Strimpf hatte oder sonste neue Montierung die noch niemals ange-than ware wurde auch weggenommen vor Kauffmans- Waar. Sobald dieses alles vorbey ware konten wir unsre Equipage wiedrum einpacken : Alsdann wurde uns unser Platz im Schiff angewiessen zum schlaffen und unsrem taglichen Auffenthalt biß wir nach der Insel Jamaica geführet wurden und alda in Gefangenschafft gesetzt, allwo wir noch mehr Camraden bekammen.

En ce qui concerne notre subsistance en tant que prisonniers, elle était assez bonne tant que nous étions sur le navire, mais dès que nous fûmes à terre cela empira de jour en jour. Les quartiers n’étaient pas non plus des meilleurs. Quant aux libertés, nous n’avions pas à nous plaindre, nous n’en manquions pas. Ainsi nous pouvions, du matin 6 heures jusqu’au soir 6 heures, aller et venir tout seuls et librement sur l’île afin d’observer les plantes[363]. Quand nous recevions nos vivres un secrétaire français était présent ; la distribution se faisait tous les 8 jours, tous les lundi on nous donnait notre ration pour 8 jours et on faisait de notre mieux pour faire suffire.

Was unsre Lebens-[Mittel] als Gefangne anbelangt waren die Zeit als wir auf dem Schiff waren zimmlich gut, sobald wir aber auf dem Land waren wurden sie von Tag zu Tag schlechter. Das Quartier ware auch nicht zum besten. Über die Freyheit konten wir nicht klagen daran hatte es uns nicht gefehlt. Sondern wir konten von morgens 6 Uhr biß abends 6 gehen wo wir wolten gantz allein franck und frey auf der Insel herum, die fremde Gewächse zu be-trachten. Allemal wann wir unsre Lebens Mittel bekamen ware ein französischer Secretarias dabey ; wir hatten nur alle 8 Tage Distribution, alle Montag gabe man uns unsre Lebens-[Mittel] auf 8 Tage lang da-mit konten wir uns durchschlagen so gut als wir konten.

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https://gallica.bnf.fr/iiif/ark:/12148/btv1b10110846m/f140/pct:0,0,50,100/,700/0/native.jpg

Strasbourg, Médiathèque André Malraux, ms f 15, p. 278.

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 Notes

362. Au XVIIIe siècle des accords binationaux étaient signés pour régler le sort des prisonniers de guerre, et ce, bien souvent, dès le début des affrontements. Ces textes, réglementant les conditions d’échange des captifs permettaient de limiter la durée de captivité. Cf. Anonyme, Carte de l’île de la Jamaïque, carte, 1781 [reproduction en ligne - Gallica].
363. Notons ici le contraste entre la description de la faune et la flore en Virginie ou au Venezuela et la simple évocation de la nature de cette île. Si Flohr lui-même s’y était rendu, il aurait décrit un minimum la « végétation rare » (page 279). Par contre, s’il ne décrit pas une île qu’il n’a pas vue, Flohr a quand même produit une illustration de Kingston et de Spanishtown qu’il insère comme les autres dans son registre : « On peut voir cette île de Jamaïque sur la page suivante, etc . », page 280.